Par Ch. Delahaye tiré d'un MR de 90 adaptation Christophe N.
La RVF 90 est extrêmement basse et légère, grâce à
l'emploi "massif" de carbone et de magnésium. Mais
on annonce déjà pour 91 une nouvelle génération de
RVF, plus proche des 500 de Grand Prix.
Photo de droite.
Facile de positionner les commandes au 
centimètre près,  grâce à des supports 
spécialement réalisés à cet égard.
Dans l'enfilade chicane épingle gauche, je sens la RVF rigide et maniable. On la devine plus 
rigide qu'une RC30 à cet endroit, et en même temps plus alerte sur les placements en entrée 
de virage, plus obéissante sur les corrections de trajectoire que sa petite soeur. Faut dire que la
petite soeur est grasse, avec au bas mot 40 kg de plus sur la bascule. Vous imaginez ce que 
peut donner la RVF !
L'attaque des freins est démoniaque. Là aussi, rien à voir avec une RC30. Des freins comme je 
les aime, puissants dès le premier toucher au levier et progressifs par la suite. En plus, la RVF 
ne se relève pas sur l'angle au freinage, mais comme je roulais à deux à l'heure, je ne puis 
présumer du comportement de l'engin à un rythme plus en rapport avec ses possibilités.
Justement, il n'y a plus qu'à forcer la cadence pour voir. C'est le moment qu'ont choisi les gens 
de la sécurité pour nous virer, ces messieurs craignant à juste titre que le chant de la RVF soit 
un appel au crime, pour les milliers de motards qui essayaient de forcer les grilles afin de 
prendre la piste d'assaut. Nous plions bagages. J'ai du mal à contenir la grosse frustration que 
j'éprouve à cet instant. Le cadeau a pris la forme d'un supplice. Les boules, quoi !
                           Compte tours et thermomètre digital précis au degré près. Ainsi le pilote peut
                             parfaitement surveiller la température ; un aspect crucial en endurance.






Photo de gauche.
Première en bas ou en haut 
(chaque pilote a ses préférences) ?
Il suffit de dégoupiller et repositionner 
la rotule Unibal sur l'axe adéquat, grâce à  
une platine à deux têtes prévue à cet effet.
   Kits HRC
    Microfiches 
   Fiche technique
   VFR750RK "6X"
L'opportunité de conduire la RVF championne du monde, la machine du HRC japon himself, l'idée ne m'affole absolument pas. Après tout, c'est comme enfourcher une 
RC30 qui serait un "tantinet" affûtée. L'unique risque, c'est de se fâcher à vie avec tout le staff Honda en cas de boulette. On n'y pense même pas et on essaie de faire au 
mieux, à commencer par ne pas se laisser hypnotiser par la force qui se dégage de la RVF, et capter plutôt tous les "signaux" autour de vous. J'ouvre bien grand mes 
oreilles lors des ultimes conseils que m'adresse Chaplain.
  Surtout tu démarres en prise car ça abîme la transmission sinon. "Pas de problèmes monsieur, j'veux bien faire tout ce qu'on me dit pour partir avec.
 "Première en bas ou en haut ? ". Je ne percute pas dans la seconde.
 "Heu... pardon ?
  Oui, tu veux que je te mette la première en haut ou en bas ?
  Ah, parce que vous pouvez faire ça sans outils, je demande niaisement ?
  Oui bien sûr. On le fait bien à chaque relais pour les pilotes."
Excusez. Savais pas. Bon ben en bas, puisque c'est le grand luxe sur cette pétoire. 
Moi aussi je pourrais être pilote d'usine alors ; y'a rien de sorcier !


Plus c'est court, plus c'est... 

Allez, on démarre sur un filet de gaz en maintenant une pression sur l'embrayage, 
pour ne pas faire brouter le moteur (première longue oblige). Une fois que la RVF a 
décollé, on peut relâcher le levier gauche et roulotter dès 3 000 tr/mn. Mais sans 
ouvrir trop brutalement, auquel cas le moteur engorge.
En fait, ce V4 fonctionne à partir de 5 000 tr/mn. Contrairement à ce que vous pensez, 
ça laisse une belle marge d'utilisation puisque ses pilotes se cantonnent à rester 
dans une plage comprise entre 8 000 et 14 000 tr/mn.
A 5 000, elle reprend super fort, compte tenu de l'ouverture "gentille" à la poignée, de 
la cylindrée et de la définition Racing du moulin. Mieux qu'un moteur de série, c'est sûr. 
Entre parenthèses, on aimerait bien avoir la même poussée à bas régimes sur une VFR par exemple. Quand on ouvre franchement, le bruit change. La sonorité devient 
rauque, méchante : beaucoup de décibels filtrent par l'admission à l'ouverture des boisseaux (enfin... on pense que ce sont des boisseaux tellement il y a de secret autour
de ces carbus...), tandis qu'on envoie du pétrole. Pas de doutes : ça a l'air de respirer autre chose que du bambou !
J'opère quelques demi tours en série devant mon photographe. Première seconde, demi tour, première seconde, façon course en ville. Le V4 ne chauffe même pas,  
                                                                                                                   puisque je lis 64-65° au thermomètre digital, précis au degré près. La chauffe c'était peut être le seul talon
                                                                                                                   d'Achille (en principe y'en a deux !) de la RVF. Mais depuis les 24 H du Mans, le circuit a été repensé : le
                                                                                                                   bouchon passé à gauche l'atteste, mais pas moyen d'en savoir plus auprès des japs.
    Naissance du Mythe
Essai RVF750 Bol d'Or 1990
   Palmarès
Christian Delahaye a eu la chance le soir même du Bol d'Or 1990, de pouvoir rouler sur la gagnante, la très fameuse Honda RVF...

Mais qui d'entre nous n'aurait pas rêvé être à sa place ?


Il est dix huit heures dimanche : le gros du public a déserté les lieux. La lumière tombe à la même vitesse que la mine de notre photographe 
s'assombrit. Vite fait bien fait, Christian Chaplain, le directeur de l'équipe technique, sort la bête de l'auvent HRC, pendant que j'enfile un cuir en
quatrième vitesse. Direction la piste. Enfin peinards pense t'on !  pour réaliser cette prise en mains pas comme les autres.
 "Attends... c'est moi qui la chauffe". Méfiance toute logique : l'homme la connaît bien mieux que moi ; on sent de sa part une petite pointe de 
crainte à me prêter l'engin.
Braaaww, braaaww... à grands coups de gaz, le V4 maintes fois titré monte en température et réveille quelques curieux. Nous nous éclipsons 
en voiture vers le lieu de la prise de vues. Au programme, assurer quelques photos et après, une fois que c'est dans la boîte, peut être me 
laissera t'on effectuer quelques tours. Dans la voiture, Thierry Rapicault me rappelle les consignes d'usage. Devinez quoi :  "bon, tu ne tires 
pas dedans et surtout, je te fais confiance : tu ne prends aucun risque."
Tout le staff Honda flippe pour son joujou. Admettez qu'eux seuls sont capables de mesurer à quel point cette RVF est un objet précieux. Non 
seulement ça représente quelques billets de banque, mais surtout combien de milliers d'heures de travail et de mise au point. J'acquiesce 
donc d'un air que je m'efforce de prendre le plus rassurant possible. Hypocrite moi ? Mais non. D'ailleurs à ma place, vous en feriez autant !
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